Krome Gallery

21A, Avenue Gaston Diderich L-1420 Luxembourg

Tél: (+352) 46 39 37 Je - Sam: 12h00 - 18h00

http://www.krome-gallery.com

andrea pichl in dialogue with Zoe Leonard

Artists:
Andrea Pichl


Les architectes ne conçoivent pas que des maisons, mais aussi « des relations, des contacts entre leurs habitants, un ordre social ».
Depuis plusieurs années déjà, l’artiste berlinoise Andrea Pichl s’intéresse à la production en série en architecture assez fréquemment méprisée et sa place dans une histoire de l’architecture et des mentalités. Son travail artistique se construit autour d’une collection de photographies d’architectures évoluant en permanence et qu’elle prend dans les villes-dortoirs du monde entier.
Mélange étrange qui tient de la réserve d’images digitales et de l’archive, cette collection devient le lieu d’une véritable condensation des sens. Pour choisir ses motifs, l’artiste se réfère toujours à la modernité l’art et l’architecture du début du 20ème siècle et s’interroge sur l’évolution qu’a prise ce langage formel.
A travers ces formes, elle s’intéresse tout particulièrement au potentiel utopique de la modernité. Dans le cadre d’une exposition, la présentation des images met sur un pied d’égalité le principe de la confrontation autour de combinaisons surprenantes et le classement systématique d’après des critères de forme ou de motif.
Les fils de l’argumentation évoluent, notamment du fait de l’évolution de la narratrice elle-même. Ainsi surgissent devant nos yeux des conglomérats image-photo-objet complexes, toujours nouveaux, qui défont l’ordre des choses et qui, reclassés, créent des analogies inattendues. Manifestement, ce que recherche l’artiste, ce n’est ni l’apothéose de styles architecturaux ou de systèmes économiques, ni leur damnation. Son travail laisse voir plutôt l’évolution des choses dans un contexte de transposition.
Pichl essaie de comprendre ce que signifie pour un objet d’être détaché de son contexte absurde et replacé dans le contexte non moins étrange d’une exposition. Ce faisant, délicatement, par la petite porte presque, elle introduit une voie propre de la reconstruction qui naît de son intérêt artistique pour la dimension relationnelle des choses, leurs rapports, leurs liens mutuels et changeants, tout en manipulant en passant la mémoire de l’entourage connu.
(transcription d’après un texte de Susanne Prinz)