Beyond the Frame, Rethinking Photography
- Romanini Letizia 3236 NG
- Puranen Jorma / Toriseva
- Puranen Jorma Icy Prospects 38
- Pallot Allice / Pique solaire, from the series Algues maudites, Red Bloom 2024 – © Hangar Gallery
- Vandebrug Joost / 25-32
- @ Fontcuberta Joan /26
- Djourina Marta, Untitlled
Les artistes / photographes de « Rethinking photography » interrogent le futur de la photographie dans un monde en mutation. Au-delà de l’image figée, leurs travaux nous poussent à repenser le rôle de l’art dans un contexte où l’authenticité, la matière et l’expérience humaine deviennent des éléments essentiels dans la relation entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur.
Depuis la série Cut Outs (2021), le langage visuel de Jessica Backhaus s’est complexifié au niveau des surfaces, des formes et des couleurs, comme en témoigne sa nouvelle série, rassemblée dans sa publication récente Plein Soleil.
La lumière et l’abstraction jouent également un rôle majeur dans les créations singulières de Marta Djourina. S’intéressant aux différents phénomènes lumineux, elle utilise des techniques photographiques expérimentales analogiques, telles que le photogramme, et crée des papiers photographiques tridimensionnels qui occupent l’espace comme des sculptures.
Joan Fontcuberta, dans sa série récente De Rerum Natura (La nature des choses), il présente des « photographies » en noir et blanc générées par l’intelligence artificielle à partir des descriptions de plantes faites par les premiers découvreurs et évangélisateurs de l’Amérique, aux XVIe et XVIIe siècles.
Dans sa série Algues Maudites, A Sea of Tears, Alice Pallot, en partant de la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes, joue sur un imaginaire proche de la science-fiction, évoquant la vulnérabilité du monde face aux impacts du changement climatique et anticipant le déclin de la biodiversité.
Dans un registre plus autoréférentiel, Letizia Romanini aborde les questions de mémoire et de mutation. Dans deux de ses photographies, elle rend hommage à ses racines italiennes et exprime sa fascination pour la lente formation des stalactites et stalagmites, un travail qui témoigne de l’approche plasticienne de la photographie que Romanini met en exergue par le jeu de transparence et de matérialité.
Les travaux photographiques expérimentaux de Jorma Puranen, ses réflexions sur le paysage – qu’il situe entre acte photographique et pictorialité – ainsi que son travail sur les archives, ont influencé de nombreux jeunes artistes qui partagent avec lui l’intérêt pour la matérialité de la photographie.
Joost Vandebrug, artiste multidisciplinaire, recourt à diverses techniques d’impression, notamment des transferts de pigments et des tirages à la gélatine argentique, sur du papier Washi fait main, des plaques de cuivre et du papier baryté traditionnel. Son art reflète ainsi un désir de remettre en question les méthodes traditionnelles tout en expérimentant la temporalité et la matérialité de la photographie à l’ère post-photographique.
En somme, ces artistes témoignent tous d’une quête d’expérimentation et d’innovation au sein du médium photographique, chacun à sa manière explorant les limites de la réalité, de la perception et de la matérialité.