Serge Ecker : murmurare

Serge Ecker / Auvere
Avec la photographie, Serge Ecker revient à ses amours premières, surtout murmurare correspond à un moment charnière de son parcours d’artiste toujours inquiet quant à sa légitimité – un questionnement qui se répand comme un poison dans la sphère artistique -, et particulièrement anxieux quant à la marche du monde, quant à la vulnérabilité, au transitoire du vivant.
Toute la singularité de murmurare tient ainsi dans le miroir, dans ce que la Nature majuscule est une projection de la nature personnelle de l’artiste Ecker, de son vécu, tiraillé entre l’abandon, le manque, la fragilité, l’imposture, aussi entre le tragique, l’humour et la critique. C’est une sorte de quête de soi, mais, en même temps, en incarnant les effets de l’absence ou la réalité de la présence, la photographie dépasse le témoignage intime pour questionner l‘anxiété de notre temps : murmurare a donc une portée universelle ou, déjà, collective, en tout cas socialement engagée. Pour autant, pas de collapsologie, ni de ton moralisateur, mais de la réconciliation de l’hier et du présent, de la conjuration et de l’apaisement, du sensible mâtiné de résignation.