Musée national d'archéologie, d'histoire et d'art

Musée national d'archéologie, d'histoire et d'art

Marché-aux-Poissons L- 2345 Luxembourg

Tél: (+352) 47 93 30-1 Ma - Dim: 10h00 - 18h00 Je: 10h00 - 20h00

https://www.mnaha.lu

Portraits sous surveillance


Portraits sous surveillance présente le travail de 7 artistes / photographes qui répondent, chacun à leur façon, à des questions d’actualité : de quelle manière un individu est-il aujourd’hui « représenté » alors que les caméras de surveillance, les appareils de détection en tout genre font partie de notre quotidien ? Qu’est-ce qu’un portrait aujourd’hui quand s’opposent les selfies sympathiques et ingénus aux « machines à produire des images » et que les ordinateurs ont pris la place du photographe de studio et se substituent au portrait d’apparat ?
Partant des événements dramatiques du 9/11 à New York en 2001, les commissaires de l’exposition se sont interrogés sur l’évolution de la photographie depuis l’attaque du World Trade Center. On pourra évoquer au premier plan notamment les mesures prises par les autorités politiques et leurs organes d’exécution (police, service secrets) pour lutter contre le terrorisme. Cela concerne notamment les modes de surveillance et de contrôle touchant aux réseaux informatiques ou téléphoniques mais également les réseaux sociaux.
Par extension ou effet indirect de cette surveillance : les polices et services de surveillance contrôlent les mouvements de tout citoyen, soupçonné – ou non – d’actes d’agression. Des procédés photographiques et vidéographiques – classiques ou digitales – sont combinés à un vaste archivage de tous types de données touchant l’individu dans sa pratique quotidienne (déplacements, achats, relations). Tout lieu public est aujourd’hui sous vidéo-surveillance particulièrement les aéroports, gares, grands magasins, mais aussi les lieux culturels. Sur le plan militaire et civil, les drones mobilisent des caméras haute-résolution pour procéder à la reconnaissance des visages. L’identification des individus et leur classification font partie aujourd’hui des tâches quotidiennes des organes de l’État comme des officines d’entreprises privées.
Les œuvres de l’exposition reprennent sur différents modes cette façon nouvelle de procéder à la « prise de vue » photographique, à la gestion informatisée des données concernant l’individu, réduit à sa forme digitale souvent. Générant une esthétique particulière, ces prises photographiques se distinguent des canons classiques de la beauté ou de l’expressivité propre à chaque individu – recherchée notamment par la photographie humaniste – par leur mode distant, réducteur, l’objectif étant de classer la personne, de schématiser les traits avec l’intention de le modéliser.
Au-delà de l’esthétique particulière de ces photographies, il y a bien sûr des enjeux sociaux, culturels, politiques qui se déclarent dans ces images.