involvement – installations photographiques à ciel ouvert
«La gare est décorée de photographies illustrant des voies ferrières et des trains. Une image montre les quais et la silhouette d’un homme en qui je crois reconnaître mon père! En réalité c’est un personnage anonyme. J’adore cette photo.»
Il y a un pouvoir inhérent à la photographie qui échappe au raisonnement : le déclic qui fait appel à la mémoire. Pas besoin d’être passionné de trains et de gares pour apprécier une image pour ce qu’elle ne représente même pas et n’a jamais eu l’intention de montrer…
La photographie implique l’homme de façon inattendue et magique. En dehors de tout concept elle réussit à atteindre son contemplateur. Par association elle s’introduit dans la conscience de l’homme pour faire partie de sa mémoire.
Les installations à ciel ouvert proposent une implication écologique, sociale ou poétique. Elles évoquent le procédé technique mélangeant les réalités concrètes et virtuelles. Leurs recherches se situent à une échelle urbaine, questionnent le paysage, rayonnent de la passion de son auteur ou s’engagent dans un discours à échelle européenne jusqu’à adopter une vision globale.
Par ailleurs, elles admettent une approche supplémentaire, à savoir la contemplation sensible s’opposant à l’intellectualisme.
La photographie se réjouit de tout regard.
Catherine Balet: Identity
Jardin du Bra’haus I, montée du Château
18.5.2015 – 17.5.2016
Catherine Balet est partie à la rencontre de l’adolescence où la question de l’identité décrit peut-être les rayonnements les plus prononcés. La photographe réussit à tracer un portait illustrant à la fois l’impact du caractère individuel et la manifestation de l’esprit d’époque : l’image subjective et unique de l’individu se confond à la mémoire collective aux traits répétitifs et globaux.
Ursula Böhmer: All Ladies – Kühe in Europa
Jardin du Bra’haus II, montée du Château
4.3.2014 – 30.9.2015
La vache en habit violet est populaire, tout comme celle qui rit – on la garde la plupart du temps au réfrigérateur, quoiqu’en morceaux seulement …
Tandis que dans des pays et cultures lointains, la vache est vénérée, la plupart des Européens ne pensent qu’à la nourriture en la voyant.
Ursula Böhmer a créé un portrait d’une objectivité digne en racontant l’histoire simple et fascinante des « vaches en Europe ».
Laurent Chéhère: Flying Houses
Arcades I, Grand-rue
1.10.2014 – 30.9.2015
« My home is my castle » dit une maxime populaire attribuée au Britannique Sir Edward Coke. Par sa comparaison aux châteaux, la maison acquiert un caractère stable. Cette réflexion ne correspond pas aux visions de Laurent Chéhère. Il fait décoller les maisons comme des cerfs-volants attachés par des ficelles filigranes et les arrache à leur état statique et à leur contexte réel, qui se recouvre avec les 19e et 20e arrondissements de Paris.
Daniel Gebhart de Koekkoek: The World We Live In
Echappée belle, place du marché
1.10.2014 – 30.9.2015
« Le monde dans lequel nous vivons » est un portrait coloré, romantique, voire culturel, fonctionnel, discipliné et varié, fier, quelque peu surchargé et séduisant. Partiellement fossilisé, intime, sauvage, libre, géométriquement poussiéreux, décorativement ornemental, inhumain : terrible. Ah oui, à ne pas oublier – froid, marrant, dangereusement onéreux, merveilleusement insolent, vigoureux, mais également adorable, quelque peu – duveteux ? Vivant quoi ! Que veux-tu ?
Thierry Konarzewski: Enosim – Âmes Guerrières
Jardin de Lélise, montée de l’église
15.4.2015 – 14.4.2016
Quand l’homme manque de conscience et que l’insouciance s’installe à sa place, les détritus de l’industrie se retrouvent jetés à la mer ! La mer rend tout ce qu’elle a accueilli, le rebut remonte ainsi à la surface. Naguère abandonné par l’homme, les débris attendent le moment pour confronter leur créateur. Le face à face est spectaculaire : L’un se voit étonné, car il croit reconnaître un visage familier ? L’autre est souverain, à la fois inerte, il demeure – sans commentaire.
Klaus Pichler: Middle Class Utopia
Jardin du Bra’haus I, montée du Château
5.5.2014 – 4.5.2015
Klaus Pichler élabore l’analyse de jardins familiaux associatifs. Le microcosme du jardinet se caractérise par une morphologie spécifique. Le travail décrit comment l’utopie prend des traits réels dans la périphérie de grandes métropoles. Le photographe redessine avec humour les contours du formalisme parfois grotesque qui résulte d’une domestication légèrement pédantesque de la nature, mais toujours avec amour et compétence.
Julia Willms: Urban Household
Arcades II, montée de l’église
17.9.2014 – 16.9.2015
Le regard glisse sur la surface du lac, aux bords duquel se dressent des arbres et des maisons dont les fenêtres sont tournées vers l’autre rive, jusqu’au bord de la baignoire…
Dans les collages numériques de Julia Willms, le paysage ouvert remplit l’espace fermé. La substance architecturale, enserre la nature paisiblement. Le paysage dans la maison devient la contre-culture de l’habituel, le cadre architectural l’habitat d’un autre univers pourtant familier.