dalston anatomy
Dalston Anatony est une ode visuelle à Dalston et à la singularité de ce quartier où différentes cultures s’entremêlent dans une célébration de la vie, de la diversité et d’une irréfrénable énergie.
J’ai ressenti le besoin de capturer cet endroit dans son état le plus cru et le plus beau, avec toutes ses failles et ses odeurs avant qu’il ne soit transformé lui aussi et totalement submergé par le temps qui passe. Dalston Anatomy est un projet à multiples facettes mêlant photographie, sculpture, installation et performance. Démarré il y a deux ans et présenté initialement sous la forme d’un livre photographique, Dalston Anatomy est centré sur le marché de Ridley Road dans l’Est de Londres à l’époque d’une grande mutation.
Le projet jaillit de mon besoin irrépressible de sauvegarder et de saisir la nature caractéristique de ce quartier avant que la gentrification ne le rende méconnaissable.
Les débris que je ramassais dans le marché de Ridley Road pour produire mes sculptures n’étaient pas des détritus ordinaires, c’était en fait ce qui restait en partie de ces anciens logements, des gens qui y vivaient, de ces intérieurs en cours de rénovation avant l’arrivée d’une nouvelle classe d’individus.
Au lieu de critiquer la gentrification, j’ai voulu visualiser les effets ultérieurs d’un tel processus de transformation. Bientôt on ne verra plus que des souvenirs et des vestiges appartenant à un temps perdu. J’ai voulu figer Dalston avec son mélange de cultures et de couleurs juste avant que le quartier ne change complètement d’aspect.
A mon avis, la réalité d’aujourd’hui est trop complexe pour être représentée par une série de photos encadrées accrochées sur un mur blanc. Il faudrait donc que les expositions soient des expériences totalisantes où l’espace fusionne avec l’œuvre d’art et vice versa.
C’est pourquoi j’ai besoin de créer une exposition sur plusieurs couches, où les images jouent avec l’espace, avec les objets, avec les matériaux bruts, la poussière et les peluches. Dans mes expositions précédentes, j’ai essayé de recréer physiquement la magie de la rencontre entre la réalité sociale extérieure du projet et mes visions les plus intimes et les plus personnelles.